Le blaireau est un mammifère de taille moyenne (10kg envrion), membre de la famille des mustélidés. C'est un animal nocturne, ce qui explique qu'il soit rarement observé malgré sa densité relativement élevée dans le massif jurassien. Pour l'apercevoir à la lumière du jour, le printemps et le début de l'été sont les périodes les plus favorables. C'est à dire quand les nuits sont de plus en plus courtes, ne suffisant plus à nourrir la famille qui vient de s'agrandir.

En hiver, le blaireau est très peu actif. On dit qu'il hiverne. Par opposition à l'hibernation (comme pour le hérisson ou la marmotte), le blaireau dort simplement la plupart du temps. Il sort parfois quand la couche de neige n'est pas trop épaisse, mais ses déplacements sont très limités en hiver. Il peut changer de terrier quand celui qu'il occupe devient trop humide par exemple. Le rencontrer de jour en hiver, est tout à fait exceptionnel.

Le blaireau est un formidable terrassier. Il vit dans de vastes terriers qu'il entretient régulièrement. Le teerier principal est le plus grand, il peut compter plus de dix entrées différentes, reliées entre elles par des tunnels qui permettent l'accès à une quinzaine de chambres différentes. Les chambres sont garnies de fourrage pour le confort thermique (foin, feuilles mortes...). Le blaireau utilise également des terriers secondaires, de taille plus modestes. Ils comptent cependant toujours plusieurs entrées (cinq ou six). Pour agrandir ou entretenir son terrier, le blaireau le creuse régulièrement. Il évacue la terre en la bloquant entre les pattes avant tout en reculant. Ainsi, la sortie des terriers forme une "gouttière" caractéristique de l'espèce.

Les heures de sortie du terrier sont assez variables selon les familles de blaireau, sans doute en fonction de la tranquilité du secteur. Ainsi, certains blaireaux commencent à s'activer en surface vers 20h, alors qu'il fait encore jour à partir de fin avril. La sortie du terrier est toujours timide, il s'agit de s'assurer de l'absence de danger. Pour cela, le blaireau se fit à son formidable odorat, qui compense largement sa mauvaise vue. Une fois rassuré, le premier blaireau sort du terrier, souvent rejoint par le reste du clan qui peut comprendre cinq ou six individus. On assiste alors à une joyeuse partie de toilettage en famille.

Une fois la toilette terminée, les blaireaux partent chacun de leur côté en quête de nourriture. Comme pour le renard ou le chat forestier, les foins attirent le blaireau qui trouvera des campagnols tués par les engins agricoles. Mais le blaireau se nourrit essentiellement de vers de terre, insectes (il raffole des nids de guêpes), champignons et fruits.

En fin de nuit, une fois le ventre bien rempli, le blaireau regagne son terrier pour y passer toute la journée à se reposer.

En de rares occasions, on peut croiser un jeune blaireau en pleine journée. La fenaison du mois de juin, ou une averse orageuse en juillet pourra faire sortir un petit gourmand à la recherche de vers de terre. Pour l'approcher, il faut se souvenir que le blaireau a un excellent odorat, attention donc au sens du vent. Il a également une bonne ouie, il faut se déplacer silencieusement. Sa mauvaise vue est un avantage pour le photographe animalier, mais attention, il n'est pas complétement aveugle. Un mouvement de notre silhouette sur fond de ciel nous fera immédiatement repéré. Avec ces précautions, il est possible d'obtenir un proximité rare avec un animal sauvage.