L'hermine est un petit carnassier de la famille des mustélidés, famille dans laquelle on retrouve également la belette, la fouine, la martre, le blaireau, le putois, ... De par sa petite taille (200 à 300g et 30cm de long), l'hermine est le deuxième plus petit carnassier d'Europe, juste derrière sa cousine la belette. L'hermine trouve dans le massif jurassien, et notamment sur les plateaux du Doubs, un milieu propice à son développement: de grandes prairies d'élevage bordées de nombreuses haies.

L'hermine a la particularité de changer de couleur de robe en fonction de la saison. Elle est généralement blanche de décembre à fin février dans le massif du Jura. Sa couleur blanche lui permet d'être très discrete sur un sol enneigé, évitant ainsi d'attirer l'attention de ses nombreux prédateurs. Observer une hermine blanche sur la neige est un spectacle magnifique qui met en valeur la pureté de sa fourrure, c'est aussi un sujet particulièrement apprécié pour la photographie animalière en raison de la douceur des images obtenues.

La mue de printemps commence généralement début mars. Ce serait l'allongement de la durée du jour qui déclencherait le phénomène. La mue commence toujours par la tête, et se propage ensuite sur le reste du corps pendant 3 semaines environ.

D'un individu à l'autre, la mue peut commencer plus ou moins tard. Ainsi, en mars on peut aussi bien rencontrer une hermine totalement brune sur la neige, qu'une hermine encore blanche sur l'herbe, mais le plus souvent elles sont en mue à cetyte période.

La mue peut se propager sur le corps de l'hermine selon plusieurs modèles:
- le plus souvent, deux bandes brunes descendent le long des flancs pour s'épaissir chaque jour chaqu'à couvrir la totalité du dos.
- parfois, les taches brunes apparaissent aléatoirement sur le dos, façon camouflage "vache Montbéliarde"
- ou encore, la mue avance progressivement sur la totalité du dos en même temps, donnant un aspect "poivre et sel".

Comme ses cousines les belettes, fouines et martres, l'hermine se dresse sur ses pattes arrières pour voir au loin. Cette attitude caractéristique est nommée "la chandelle". Mais l'hermine peut aussi utiliser les éléments du paysage pour prendre de la hauteur. Ainsi, il est fréquent de la voir monter sur les piquets de cloture.

Hyper-active lorsqu'elle est en surface, l'hermine ne tient pas en place. Le photographe animalier devra s'équiper d'un boitier reflex avec un auto-focus très performant et d'une longue focale (500mm) compte tenue de la petite taille de la belle. Imprévisible dans ses déplacements, l'hermine peut disparaître en un clin d'oeil ou bondir à toute vitesse, mettant les nerfs du photographe à rude épreuve...

Et pourtant, l'hermine peut se déplacer encore plus vite, notamment lorsqu'elle excécute la "danse de la victoire". Après une chasse réussie, elle exculte, saute, bondit, réalise une série de sauts improbables à toute vitesse.

En hiver, l'hermine passe la plus grande partie de son existence sous terre, dans les galeries des campagnols. Ceux-ci lui offrent donc à la fois le gîte et le couvert, puisque l'hermine se nourrit principalement de micro-rongeurs. L'hermine et la belette sont certainement les meilleurs alliées des agriculteurs contre les pullulations de campagnols qui ravagent les prairies des plateaux du Doubs et du Jura. Les observations prouvent sa redoutable efficacité, notamment pendant le nourrissage des jeunes, où elle peut ramener à son terrier plusieurs rongeurs en seulement quelques minutes (jusque 10 campagnols en moins d'une heure!). Quel autre prédateur peut se vanter d'une telle efficacité?

L'hermine a de nombreux prédateurs, qu'ils viennent du sol ou des airs: rapaces en tout genre, héron au mulotage, renard, chat forestier ou haret... J'ai ainsi pu observer plusieurs attaques de buse: posé au sol, le rapace attend patiemment la sortie de l'hermine avant d'essayer de la saisir avec ces serres. Mais heureusement pour la belle, elle est dotée d'une vitesse de mouvement prodigieuse, rendant sa capture difficile. L'hermine sort généralement timidement de son trou, tout en scrutant les airs, avant de prendre confiance et de sortir complétement. Il faut mieux être prudent avec les nombreux rapaces présents dans le ciel du Jura.

En été, l'hermine apprécie particulièrement les pierriers, murgers ou simples tas de caillous. Ceux-ci lui offrent de nombreux refuges avec de multiples entrées et sorties. Pour limiter les pullulations de rongeurs, il est crucial d'offrir des refuges aux petits prédateurs: haies, bosquets, murets, ...

Pour conclure, quelques autres photographies pêle-mêle de la belle hermine du massif jurassien :

© Fabien Gréban - photographe animalier et de Nature
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